On raconte qu’il y a très longtemps, peut-être à Bugāya, le soleil a disparu, laissant tous les êtres sur Terre dans l’obscurité. On raconte qu’en ce temps mystérieux, l’Homme, à défaut de s’acclimater assez rapidement, se fit ami des animaux nocturnes pour apprendre à vivre. C’était un autre temps. Mais les animaux de la nuit : la taupe, la chauve-souris, le renard, les hiboux, les chevreuils, les grenouilles, les hérissons, les chouettes, les salamandres parmi d’autres, avaient beau se relayer, ils n’étaient pas assez nombreux pour accompagner tous leurs nouveaux amis, d’autant qu’eux aussi devaient se reposer et satisfaire leurs besoins. L’Homme, qui ne s’était pour autant pas défait de ses impatiences, essaya de trouver des solutions pour rendre la nuit plus perceptible à ses sens afin de retrouver son indépendance dans l’obscurité. C’est ainsi, qu’entre autres choses, dit-on, il inventa la bougie. Ainsi, en cette nuit continue, les animaux nocturnes purent à nouveau se reposer, et les Hommes purent veiller.
Telle est l’histoire que, dit-on, la flamme conte, en se mouvant à la façon d’un arbre que le vent fait chanter.
Mais peut-être que ces flammes vous raconteront tout autre chose et de plus beau, ou de l’histoire de ce seul tube si élégamment plié pour les soutenir ensemble mais de façon à ce que de tous les points de vue les compositions dans l’espace en diffèrent.
Et peut-être est-ce pour tout cela que la nuit demeure…
