JOURNÉE DE LA MUSIQUE !

1 Oct 2024

En 1975, le 1er octobre, Lord Yehudi Menuhin, alors Président du Conseil international de la musique, fit du jour celui de la musique ; un moyen d’approfondir la réflexion sur le rôle de la musique et réaliser son souhait : constituer “un accomplissement de nos activités (…), enrichir la connaissance de notre art et renforcer les liens de paix et d’amitié qui unissent les peuples grâce à la musique”.

Que je sache, la musique n’a pas sa part dans l’enfance de V.Batbedat (1932-2010). Les premiers disques microsillons sont commercialisés en 1948 et la diffusion de la musique classique répand ainsi davantage. Au lieu d’un met on achète un disque, et on l’écoute, et encore, en prenant le temps, et encore, seul, à plusieurs, et encore, d’ici un prochain… Les disques sont très précieux, autant peut-être qu’il était naturel de chanter dans la rue. Les disques racontent l’ampleur de la musique classique et peu à peu des musiques du monde. Les sculptures de V. Batbedat disent ses découvertes et fondent son travail.

Résonnance, burin

Ses premières sculptures “musicales” sont en inox et sont l’occasion de nombreux dessins à la plume. Tandis que la musique concrète se développe, que ses amis les frères Baschet cherchent et innovent, que les mathématiques et la géométrie s’étendent, V.Batbedat poursuit sa quête de structure, construit, dans le fil de ce nouveau courant créateur qui révolutionne l’histoire, autrement.

 

fugue À 3 voix, inox

C. Guibert, dans ses “Chroniques du chapeau noir” reprend ce propos de M.Seuphor de « La Vocation des mots », 1966 (p. 7) :

« Faut-il dire que le mot est d’abord un son, que c’est la voix humaine qui le prononce? (…) Les mots (…) savent qu’ils ont été d’abord des appels, des cris, des signes oraux de reconnaissance. Ainsi la vocation des mots , c’est leur vocalise même. Le mot est un être sonore (…). Le poète s’entend, il s’entend chanter. Et il demande qu’on l’entende chanter. Le poème écrit est une notation musicale. (…) Si le poème est insensé pour l’esprit, c’est qu’il lui suffit d’être évident pour l’oreille ».

Par définition, la “musique” essentiellement “rend un son, combine harmonieusement des sons“.

Or le son n’existe que du fait d’une rencontre avec un obstacle (qu’il s’agisse d’un frottement, d’une percussion…). Quand à “l’harmonie” (du grec “union, agrément“), elle dépend sûrement des éléments qui la constituent et fonde une notion de l’oeuvre d’art, qu’il s’agisse du poème, de la fugue, du ballet, du dessin…. ou de la sculpture. Ainsi de permettre un ensemble : un bon diapason…

Sérielle orthogonale, inox

Ainsi les “musiques de silence” de V.Batbedat, les “musiques de pierre“, où la musique est autrement figurée, semblent révéler par un autre moyen d’expression ces “rencontres” où les éléments ne sont pas sonores mais visuels : de l’ordre du rythme et de la lumière.

Musique du silence verticale, inox

Musique de pierre II, grès rose

Je ne saurai pas m’engager davantage quant à la signification musicale de ces oeuvres mais ose espérer que la surdité n’empêche pas la musique et à chacun d’en choisir, si les variations de jeux qu’ils y découvrent, sont de l’ordre d’un orchestre plus petit, ou plus grand…

Musique concrète, plume en encre

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