Plusieurs sculpteurs, avant de se dédier à leur art, ont étudié l’architecture. C’est le cas de V.Batbedat, dont les oeuvres, qui appartiennent à “l’art construit”, sont avant tout des structures du vivant, visible ou non, en réponse à une quête d’ouverture, d’élévation, de dépassement, en réponse à son amour de la vie, infinie, dont il fait ainsi une éloge.
V.Batbedat est incessamment amoureux de ce qui fait la vie. De sorte que découvrir et révéler la structure du vivant est passionnant.
Mais si V.Batbedat raconte ce qu’il perçoit, pour que sa réalisation en soit l’éloge, l’harmonie doit en être, c’est-à-dire un équilibre de rythmes et de mesures, telle que l’architecture peut visuellement l’exprimer, ou la musique auditivement, ou encore la lumière, plus subtilement. Dès lors en accord avec ce qui l’entoure, une oeuvre peut, pour V.Batbedat, interpeler et qui sait, devenir un repère, ou un signe.
D’une architecture on peut dire qu’elle est grande, petite, fastueuse, harmonieuse, ample, étroite, ouverte, fermée, atypique, pratique, protectrice, rythmée, pleine, vide, sécurisante, mystérieuse… Or ces mêmes termes peuvent de la même façon qualifier une musique, un lieu ou une sculpture.
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Réalisations de Luis Barragan
V.Batbedat reprend dans une grande partie de ses oeuvres les thèmes du temple et de la ziggourate qui sont la base de son travail en pierre (ainsi : le “temple de la lumière“, “grande ziggourate“…). Il y associe rapidement la musique, tant en pierre qu’en inox, sur des mêmes principes de structure et d’élévation ; ainsi des “fugues“, des “musique de pierre“…, qu’il raconte au moyen des mêmes caractéristiques : pleins, vides, rythme, mouvement… où les lumières varient au gré de la matière, dont la chaleur, la douceur, la légèreté… – et leurs contraires – sont ainsi soulignées..
La sculpture, dont l’existence est essentiellement basée sur les notions de structure, lumière et tridimensionalité, peut ainsi se découvrir comme un lieu de rencontre de l’architecture et de la musique, dont les propos ont depuis “toujours” été associés ; les nombreux adjectifs qualificatifs qui les qualifient communément, même s’ils nous impactent de différentes façons (plus physiquement pour l’architecture, mentalement pour la musique, émotionnellement pour la sculpture), nous rappelent – ou découvrent – ces mêmes notions de protection, mystère, découverte, élan…
On parle régulièrement de rencontres multiculturelles tant pour les créateurs que pour les spectateurs ; or je remarque de cette façon aussi que certaines oeuvres racontent à elles seules de telles rencontres ; témoignant de leurs différences autant que de leur commune mesure. Telle pourrait aussi se définir une oeuvre d’art : synthèse, en toute harmonie et d’une commune mesure, d’une rencontre multidisciplinaire.
Quoiqu’il en soit, la sculpture de V.Batbedat aussi, est à l’éloge de l’architecture ; ses réalisations monumentales en attestent d’autant,
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de même que de la tradition du sculpteur – bâtisseur.
