En quelle matière ?

24 Nov 2022

La matière est ce qui fait les choses, dit-on ; la substance ce dont une chose est faite.

La pierre de roche qui fait des rames, des stèles, des tombes, des bornes, des meubles, pour sa dureté et sa solidité, ainsi des grès, des calcaires et des marbres qui racontent l’histoire de tant de lieux.

De ces roches V.Batbedat en a essayé différentes et choisi certaines plus essentiellement.

Ainsi la pierre de Volvic, une pierre de bâtisse, par exemple, d’origine volcanique, dont l’histoire débute il y a 11000 ans au Puy de la Nugère et le calcaire de Chauvigny qui date quant à lui du jurassique, plus endémique. Quelque blocs ont on été sculptés par l’artiste, tels que : Metrie, l’Oeuf, la Succession d’ouvertures, qui abrite un fossile, ou le Temple de la lune de même que le Temple de la lumière.

Et puis le grès, roche sédimentaire détritique constituée de sable consolidé, d’où son nom (sable, gravier :”gressium” en latin, “gries” en allemand…) et sa friabilité. Plus ou moins dure et poreux suivant le “ciment” qui la densifie, le grès peut varier du blanc au rouge en passant par le vert. C’est la roche la plus utilisée par V.Batbedat, surtout en rose mais aussi en gris et en rouge. V.Batbedat est ainsi allé cherché ses blocs, de tailles très variables, dans les Vosges pour les transformer depuis leur origine, en un nouvel ensemble. Ainsi : les 4 accès, Abstraction circulaire, Composition musicale, le Grand ermitage, le Signe III ou la Porte lunaire.

Il a peu travaillé marbre. Cette roche par définition resplendissante (“marmaros” en grec), souvent marbrée, blanche (Carrare…), grise, rose ou jaune (de Sienne), rouge (en Egypte), noire (des région de Dinant ou Namur) veinée, parfois tachée, etc, douce au touché, poiissable, lustrable (“marmor” en latin), imperméable, méditerranéenne… et souvent trompe l’oeil, est aussi très dure – et fragile – et difficile à tailler. Le Skyros (de Paros, du mont Pentélique) est le marbre le plus blanc et le plus rare de la carrière. D’un fond cristallin blanc neige, il est parsemé de veines jaunes claires ou noires. Les blocs extraits dans cette matière sont très serrés avec peu de faille et sont utilisés essentiellement par des sculpteurs. C’est ainsi qu’invité à Athènes à la Fonderie TEP, V.Batbedat a découvert le travail de cette roche exceptionnelle de plus de 330 millions d’années, dont il a choisi des blocs. Parmi ses dizaines sculptures ainsi réalisées, toutes d’un blanc quasi uniforme et éclatant, il reste la Tour aux quatre cubes.

Enfin le plâtre, même s’il est pour V.Batbedat ainsi que pour nombre d’artistes, un matériau pour l’étude, il est au demeurant la matière avec laquelle sont coulés ou estampés certains de ses sourires

notamment, ainsi reproduits, dans la continuité de ses réalisations en terre et/puis en bronze. Autrement travaillée, la roche reste ainsi en core avec le gypse, l’élément-coeur de sa création.

 

Quant au métal, autrement minéral, et dont l’utilisation est apparentée, V.Batbedat l’a utilisé différemment mais aussi fidèlement que la roche, sans plus de préférence pour l’une que pour l’autre. Il a d’abord utilisé le fer, ancestral, puis l’acier inoxydable pour sa pérennité incomparable. Provenant ainsi originellement de mines ou de carrières, ses sculptures s’enracinent dans l’histoire non seulement par leur inspiration mais aussi par leur constitution et leur technicité. A défaut de travailler, avec tous ces ancêtres à la création d’un nouvel alliage métallique, son art de la forme lui permet d’oeuvrer à l’histoire de son utilisation. Forgeron non d’une matière ni d’un outil, V.Batbedat, sculpteur, ainsi que ses accolytes, conçoit, avec son autre regard : d’artiste.

La merveille de l’acier inoxydable est toutefois bien différente. Fusion d’acier, de carbone et de chrome (cet élixir d’immortalité qui constitue la “couche passive” protectrice du matériau), il fut d’abord réalisé à Delhi, dans l’Antiquité, avec du Phosphore au lieu de Chrome. Il n’est redécouvert qu’au XVIII ème siècle et évolue depuis jusqu’à nos jours.

Lui aussi raconte ainsi une belle traversée du temps, différente mais non moindre. Et V.Batbedat y contribue à sa façon, utilisant la technologie pour maintenir une mémoire vivante, en toute modernité : pour ses contemporains avant tout.

Quant au laiton, autre alliage que le bronze à base cuivre, il l’a peu utilisé en dehors de ses études préliminaires. a

Une des ses dernières oeuvres est pourtant ainsi réalisée, avec ce matériau né à la Préhistoire, unique en son genre, comme une porte vers un autre de ses mondes : Le Manteau.

Ainsi du bijoux au monumental en passant par le “raisonnable”, la ziggourat s’intègrent, le temps fait signe, les danseurs sont infatigables, les pyramides se renouvellent, les roses demeurent, les séries varient…

Mais certes, et c’est indubitable, c’est le plus souvent avec l’argile, notre terre-mère que l’artiste va prospecter de nouvelles structures, tant à travers la figuration qu’à travers l’architecture. Est-ce un hasard ? stratégique ? naturel ?

L’argile, le matériaux le plus utilisé par l’Homme : crue, séchée ou cuite, elle n’échappe à aucune culture ni aucune utilisation ; modelée pour de la vaisselle – de la plus simple (céramique) à la plus précieuse (porcelaine) -, des bâtisses, la santé, l’esthétisme, l’industrie, jusqu’à en extraire des composants pour différents usages. Serait-elle la Muse à part entière ? souple, purifiante, assainissante, esthétique, riche, peu exigeante, immortelle, douce, recyclable, chaleureuse, miscible, support, etc !

En quoi ne s’est-elle pas transformée ? Voici l’artiste pour le découvrir et à vous de le voir.

Car si certains modelages de V.Batbedat restent à l’état d’ébauche, ce n’est pas le cas de nombreux d’entre eux, dont ceux réalisés ensuite en bronze, aux différentes patines.

Leur exposition aussi est ponctuellement ouverte au public. N’hésitez pas à nous contacter pour organiser votre visite ; la découverte de ces sculptures de petit format n’a pas de saison.

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